Le HOE 7, à la gare de Compiègne

Le HOE 7 à la gare de Compiègne - © Musée du Service de Santé aux ArméesUn HOE (Hôpital origine d'étapes) est un hôpital d’évacuation, c’est-à-dire qu’il envoie vers les hôpitaux de l’intérieur ou les maisons de convalescence, les blessés et malades qui sont jugés transportables par train. Les trois caractéristiques d’un HOE sont sa mobilité, son attachement à un corps d’armée et sa proximité d’une gare.  
Le 16 septembre 1914, l’ambulance 5/13, envoyée en urgence à Compiègne, prend en charge le rôle d’évacuation à l’école Jeanne d’Arc et au Grand Ferré (Les salles Saint-Nicolas), emplacements proches de la gare et vides puisque l’hôpital complémentaire 16 qui occupait ces deux locaux a été évacué à Laval avant l’arrivée des allemands.
Le 18 septembre, le HOE 7 y trouve l’ambulance 5/13 qui attendait le HOE pour partir à  Coudun. Le HOE 7 assure dès le lendemain le premier convoi avec 254 blessés, 170 français et 84 allemands.

En effet les combats ont repris autour de Compiègne, les hôpitaux évacués à Laval ne sont pas encore revenus (ce ne sera que le 23 octobre) et les allemands en retraite ont laissé des blessés sur place. Il convient donc de faire de la place au plus vite et les 7 premiers jours ont atteint le summum du rythme d’évacuation de l’année à Compiègne : 3492 blessés dont 290 allemands, soit une moyenne journalière de 500 blessés.
Fin septembre et en octobre, la moyenne journalière tombe à un peu plus de 100 et on expédie, outre les blessés français, les « éclopés » légèrement blessés ou malades (675 sur 3 749 évacués), 119 britanniques et 17 allemands. Le rythme continuera de baisser en novembre et décembre passant à 70 évacuations journalières. Le 22 avril 1915 le HOE 7 quitte Compiègne pour Montdidier.

Le HOE 7 installé au cinéma Olympia - © Musée du Service de Santé aux ArméesPetit à petit le HOE s’installe à la gare de Compiègne et dans ses abords si bien qu’au fil du journal de l’hôpital des mentions précisent la mise en place d’une installation autonome, d’autant plus nécessaire qu’en décembre, le HC 16 va s’éloigner de la gare et s’installer à Royallieu :
  -  27 octobre, organisation des salles de buffet pour le service des malades avec une salle pour les officiers, une pour les sous-officiers et une commune ; des chalets en bois sont confectionnés
  -  8 novembre, commandes de brancards, tentes, couvertures, caisses d’appareils à fractures
  - 10 décembre, installation aux extrémités du hall des messageries, annexé par le HOE 7, de 2 doubles portes vitrées
  -  13 décembre, le cinéma Olympia situé en face de la gare est affecté comme hôpital auxiliaire pour les hommes atteints  ou suspects de typhoïde. Les infirmiers du HOE cantonnés au cinéma sont alors logés à la société des Pompes Funèbres, place du marché au fourrage.

Durant son séjour à Compiègne, le HOE 7 était commandé par le médecin principal de 2 classe (équivalent de lieutenant-colonel), Charles Rostan, qui a la particularité d’avoir été major du 54 RI en garnison dans notre ville d’avril 1905 à septembre 1909. C’est un fils de médecin, officier d’active, sorti du Val de Grâce en 1882 qui a mené l’essentiel de sa carrière dans des régiments métropolitains mais a aussi servi 2 ans en Indochine et 4 en Algérie.
Quand il était à Compiègne ses notes étaient élogieuses : c’est ainsi qu’en 1905 la hiérarchie le disait « Excellent médecin major, à peine arrivé au corps, a dû faire face à une épidémie de dysenterie au régiment. Grâce à son dévouement et à son activité, à sa sollicitude pour les malades, il n’y a eu aucun décès. Excellent chef de service, son infirmerie est parfaitement tenue. Est en même temps, médecin chef des salles militaires de l’hôpital de Compiègne »
Il en fut de même quand il fut en gare de Compiègne ; le chef de service des étapes le note en 1915 « A assuré pendant la campagne le fonctionnement de l’hôpital d’Evacuation n°7 dans les meilleures conditions grâce à son activité et à son zèle. Le service a monté sans à coup au grand bénéfice des blessés qui sont  passés par sa formation. Médecin militaire très méritant ».
En 1914, il avait 56 ans et a été rayé des contrôles en 1919